Article | 5 Mar, 2021

Témoignage d’Aurélie Requin

Dans son édition de Janvier-Février 2021, le journal Pneumatique a mené l’interview de Aurélie Requin, Opératrice de Maintenance des Pneumatiques des Véhicules Industriels chez Azur Truck Pneus.

Trentenaire passionnée et déterminée, elle navigue dans des ateliers autos depuis sa plus tendre enfance. Aujourd’hui spécialisée dans le pneumatique, elle entend promouvoir son métier auprès du plus grand nombre, et notamment des jeunes filles.

Bonjour Aurélie. J’espère que vous allez bien. Pas trop déconcertée par cette interview WhatsApp ? Ce n’est pas très commun…

Bonjour Romain. Je vais bien, merci.
Tout est une première pour moi aujourd’hui !

Vous êtes du genre très connectée, toujours collée à votre smartphone,
ou pas du tout ?

Il n’est jamais très loin. Et j’adore être connectée.

Parlons un peu de vous. Les femmes sont assez rares dans votre univers. Comment vous êtes-vous retrouvée là ?

Je suis à l’origine mécanicienne automobile, un métier que j’ai exercé pendant 11 ans. En 2010, chez mon ancien employeur, j’ai découvert le métier d’OMPVI (Opérateur Maintenance de Pneumatiques Véhicules Industriels). J’ai eu le coup de foudre pour ce métier. J’ai ramé pendant 3 ans pour obtenir ce poste et un jour, l’opportunité est arrivée. J’ai foncé ! Maintenant, ça fait quasiment 8 ans que je l’exerce avec passion. Je me suis spécialisée en génie civil.

L’automobile, au sens large, a toujours été un univers qui vous attirait ?

L’automobile est un très bel héritage laissé par mon père. J’ai grandi dans un atelier. Mes outils d’aujourd’hui étaient mes jouets préférés d’hier.

Vous parliez d’un métier de passion. Qu’est-ce qui vous anime au quotidien ?

Ce qui me passionne dans ce métier, c’est le relationnel avec le client, la chance de pouvoir intervenir en carrières sur des machines extraordinaires et passionnantes. Au-delà de tout ceci, ce qui me passionne encore plus, c’est d’arriver à faire changer les mentalités de certains hommes.

On ressent chez vous une grande détermination. On se trompe ?

C’est effectivement le cas. Il faut avoir du caractère dans ce métier, c’est obligatoire pour se faire respecter.

Croisez-vous encore beaucoup de machos ?

Hélas, oui. Les remarques sexistes font partie de mon quotidien, mais je n’y prête plus trop attention. Les machos sont mes préférés car ce sont eux qui, au final, ont besoin de mon travail pour pouvoir eux-mêmes continuer le leur. C’est ce qui me fait le plus rire.

Le métier de monteur de pneus est très rude, pourtant vous êtes très loin des formats bodybuildés. C’est quoi, votre secret ?

Je n’en ai pas ! Avant de commencer, je réfléchis et après, j’attaque. Et puis j’ai eu la chance d’être très bien formée par des anciens qui n’avaient pas de machines pour travailler, donc ils m’ont appris à travailler sans.

Vous avez tourné de petites vidéos postées sur les réseaux. Quel est l’objectif de cette démarche ?

Les femmes sont très rares dans mon métier, et j’aimerais vraiment qu’il y en ait beaucoup plus. c’est pour cela que je poste régulièrement des photos et des vidéos pour encourager les femmes à sauter le pas.

C’est important à vos yeux de promouvoir votre métier ?

Oui, énormément, car notre métier n’est pas vraiment connu. Il n’y a pas encore assez d’écoles pour l’apprendre, et beaucoup d’anciens sont partis à la retraite avec leur savoir. C’est pour cela que j’aime transmettre ce que j’ai appris.

Comment vous voyez-vous évoluer à l’avenir ?

J’aimerais devenir un jour cheffe d’atelier, tout en ayant l’opportunité de rester sur le terrain. à moyen terme l’objectif est de devenir responsable d’une agence mixte tant dans ses métiers que dans son équipe, avec des hommes ET des femmes.

Pour conclure, une phrase ou un mot pour définir votre vie professionnelle ?

Ma vie professionnelle et juste passionnante, totalement extraordinaire, et j’ai vraiment de la chance d’aller travailler tous les jours en ayant l’impression d’être dans une cour de récréation. D’ailleurs, je n’ai jamais l’impression d’aller travailler !

Merci beaucoup ! Que peut-on vous souhaiter pour 2021 ? Que tout continue aussi bien ?

Avoir encore plus de travail ! Merci à vous Romain !

Le Syndicat du Pneu a signé avec la FFVE la charte sur la sécurité des voitures anciennes. La FFVE était représentée par Jean-Pierre Condemine en charge du Programme Sécurité. Le Syndicat du Pneu apporte sa contribution sur les questions techniques liées au pneumatique.

Le Syndicat du Pneu a d’ores et déjà contribué à élaborer un module du programme d’e-learning qui invite les conducteurs à évaluer leurs connaissances en matière d’entretien et de conduite des véhicules anciens.

Il est notamment utile de rappeler que la réglementation concernant les pneumatiques est la même pour les voitures anciennes que pour les voitures récentes.

Il faut se faire une raison, le pneu vieillit mal. Avec le temps, la gomme perd de ses capacités élastiques et les performances d’adhérence se dégradent. Les manufacturiers s’accordent sur la nécessité de remplacer les pneus de plus de 10 ans, même s’ils ont peu roulé. Pour circuler dans des conditions de sécurité optimale et pour préserver le patrimoine que constitue chaque voiture ancienne, il est nécessaire de contrôler le DOT de ses pneus, c’est à dire la date de fabrication située sur le flanc du pneu.

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